HOLLYWOOD ET L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : LE LAB DE CE QUI ATTEND L’INDUSTRIE CINEMA ET TV ?

Avec la conclusion de nouveaux accords professionnels entre les syndicats des scénaristes (WGA), réalisateurs.trices (DGA) et des artistes-interprètes (SAG-AFTRA) et les producteurs (AMPTP), la question de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les œuvres audiovisuelles suscite de nombreux débats au sein d’Hollywood.

Etat de la pratique au sein de l’industrie hollywoodienne.

Concernant les scénaristes (WAG), un accord provisoire a été trouvé le 25/9/23 avec l’AMPTP, après 146 jours de grèves. Les principes suivant ont été validés sur l’IA :

  • Réglementer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les projets couverts par le Minimum Basic Agreement (« MBA ») : le matériel écrit généré par l’IA n’est pas considéré comme du matériel littéraire, du matériel source ou du matériel attribué dans le cadre du MBA.
  • L’IA n’est pas un.e scénariste dans le cadre du MBA.Le.la scénariste peut choisir d’utiliser l’IA lors de l’exécution de services d’écriture, si la société y consent et à condition que le.la scénariste suive les politiques applicables de l’entreprise.
  • L’entreprise ne peut pas exiger que le.la scénariste utilise un logiciel d’IA (par exemple, ChatGPT) lors de l’exécution de services d’écriture. L’entreprise doit divulguer au/à la scénariste si tout matériel fourni au/à la scénariste a été généré par l’IA ou intègre du matériel généré par l’IA.
  • La Guilde se réserve le droit d’affirmer que l’exploitation du matériel des scénaristes pour entrainer l’IA est interdite par le MBA ou toute autre loi.


Concernant les réalisateurs (DGA), un accord provisoire avec l’AMPTP en date du 1/7/23 a validé les dispositions suivantes sur l’Intelligence Artificielle Générative (« IAG ») :

  • Garantit que les tâches des membres de la DGA ne seront pas remplacées ou assignées à l’IAG et crée une structure formelle permettant à la DGA de rencontrer les studios sur la manière dont l’IAG sera utilisée à l’avenir. Les tâches exercées par les membres de la DGA doivent être attribuées à une personne et l’IAG ne constitue pas une personne.
  • Les employeurs ne peuvent pas utiliser l’IAG en relation avec des éléments créatifs sans consulter le réalisateur/la réalisatrice ou d’autres employé.es couvert.es par la DGA.
  • Réunions semestrielles obligatoires avec les studios pour discuter et négocier sur l’IA.


Enfin, à ce jour, aucun accord n’a encore été trouvé entre les producteurs et les artistes interprètes (SAG-AFTRA), ces derniers étant maintenant en grève depuis 77 jours. Les positions respectives des parties étant les suivantes :

  • SAG-AFTRA : « Les artistes interprètes ont besoin de protéger nos images et nos interprétations pour empêcher le remplacement des performances humaines par la technologie de l’intelligence artificielle. Voici un ensemble complet de dispositions pour accorder un consentement éclairé et une rémunération équitable lorsqu’une « réplique numérique » est réalisée ou que nos interprétations sont modifiées à l’aide de l’IA. »
  • AMPTP : « Nous voulons pouvoir numériser l’image d’un artiste en arrière-plan, le payer pour une demi-journée de travail, puis utiliser l’image d’un individu à n’importe quelle fin pour toujours sans son consentement. Nous voulons également pouvoir modifier les dialogues des principaux interprètes, et même créer de nouvelles scènes, sans consentement éclairé. Et nous voulons pouvoir utiliser les images, les ressemblances et les performances de quelqu’un pour former de nouveaux systèmes d’IA générative sans consentement ni rémunération. ».

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